DÉBORDEMENT est une œuvre chorégraphique qui surgit de l’urgence de prendre sa place. Une nécessité brûlante, viscérale, de se redéployer dans un monde qui semble nous réduire, nous contraindre, nous effacer. Ici, la danse devient un acte de résistance — incarné, ancestral, universel. Elle est ce levier fécond qui pousse les corps à s’étendre, à s’affirmer, à déborder des cadres établis. Face aux normes qui nous enferment, face à la réduction des espaces d’expression, DÉBORDEMENT revendique la puissance du geste artistique comme une façon de faire éclater les limites, de revendiquer la liberté d’être pleinement vivant. La danse est ici convoquée dans ce qu’elle a de plus primitif et de plus essentiel : un langage du corps qui traverse les époques et les cultures. Elle est cet outil de résistance qui, depuis toujours, rassemble et élève les êtres humains. Viscérale et ancrée dans le réel, la danse porte en elle la mémoire des luttes, des élans vitaux, des rituels où les corps se sont levés pour dire « nous sommes là ». En plaçant les corps au centre, DÉBORDEMENT célèbre cette puissance collective et charnelle, cette manière d’exister ensemble, de faire corps face aux tentatives d’invisibilisation ou d’empêchement. DÉBORDEMENT s’écrit comme une traversée intime qui résonne en chacun de nous. Les deux soli sont des récits du dedans, des trajectoires singulières où la lutte, le vertige et l’émancipation se frottent à la fragilité et à l’urgence de vivre. Ces cheminements intérieurs réveillent en chacun cette part enfouie qui cherche à s’élargir, à s’exprimer, à s’émanciper. En écho à ces récits individuels, le duo vient révéler l’élan collectif, cet espace où les solitudes se rencontrent, se heurtent, se reconnaissent et s’assemblent. La tension entre le personnel et le collectif devient alors un moteur puissant, une invitation à bâtir ensemble des espaces de liberté et de réinvention. Une danse qui refuse le silence DÉBORDEMENT convoque des corps en tension, traversés par des élans irrépressibles. Chaque solo et chaque duo est un chemin vers l’affranchissement : • Lucie Piot explore un espace de dilatation intérieure. Son corps, d’abord contenu, déborde peu à peu dans une montée en puissance irrépressible. Son geste éclate, se déploie, affirme un besoin vital d’élargir son espace et de faire entendre sa présence. • Romual Kabore incarne une lutte intérieure, un corps qui cogne et résiste. Il porte cette rage contenue qui, de contrainte, devient libération. Son corps, d’abord accablé, se soulève avec une puissance viscérale. • Le duo orchestre une confrontation jubilatoire. Deux énergies débordantes se heurtent, se percutent et s’assemblent pour transformer l’excès en une fête du vivant, une célébration de la démesure. Un spectacle-manifeste DÉBORDEMENT investit les espaces publics, les lieux ouverts, les endroits où les corps sont invités à déborder sans contrainte. Ces espaces, vastes et indomptés, nous replacent dans une échelle plus grande : celle de l’humanité face à l’immensité du monde. En choisissant ces espaces ouverts, DÉBORDEMENT se fait écho d’une mémoire collective : celle des danses rituelles et populaires, des gestes primordiaux qui nous rassemblent, qui relient l’intime à l’universel. Il y a dans cette pièce une volonté d’inscrire les corps dans la cité, de faire de la danse un geste politique autant que poétique. Une clameur surgie face à l’étouffement du monde, une onde vive qui revendique l’indispensable présence de l’art — non pas discret, mais débordant, percutant, éclatant. DÉBORDEMENT est une invitation à la désobéissance joyeuse, à l’excès fécond, à l’élan vital qui refuse les frontières. DÉBORDEMENT est une célébration du débordement comme acte de résistance — viscéral, vibrant, indomptable.
Chorégraphie: Philippe Ménard
Interprétation : Romual Kabore & Lucie Piot
Musique originale : Aurélie Mestres
Durée: 3x20 min